Ce site répertorie 559 pièces 
    représentées et/ou publiées en France entre 1918 et 1944.
    Ce sont, selon la terminologie de l'époque, des "comédies musicales" ou des "opérettes", mais jamais des comédies lyriques, des opéras-bouffes ou des opéras comiques, qui appartiennent à un genre musical plus classique. C'est pour cette raison que l'on ne trouvera pas ici des oeuvres comme Fragonard de Gabriel PIERNÉ, Beaumarchais 
    d'Eugène COOLS d'après ROSSINI, ou Frasquita de Franz LEHAR qui sont clairement des opéras-comiques malgré les mentions 
    figurant sur les partitions.
    J'ai également éliminé beaucoup pièces en 
	un acte, 
    d'ailleurs rarement éditées à cette époque. La comédie musicale en un acte, très courante 
    avant la guerre de 1914 comme complément de spectacle a pratiquement complètement disparu entre 1918 et 
    1940. A ma connaissance, pour s'en tenir aux compositeurs connus, il n'y a guère qu'une petite poignée d'oeuvres qui relèvent encore de cette 
    catégorie (2 de Georges VAN PARYS, 1 de Maurice YVAIN, Raoul MORETTI, Guy LAFARGE, Manuel ROSENTHAL, Louis BEYDTS...)
    La base commence chronologiquement le 13 novembre 1918, surlendemain de l'armistice, avec la création de Phi-Phi de Henri CHRISTINÉ (j'y ai inclus également les pièces créées 
	auparavant qui se jouaient encore à cette date). Prévue initialement pour le 
	9, la première avait 
    été repoussée pour cause d'armistice. C'est une première dans tous les sens 
    du terme : première opérette créée après la guerre, première pièce éditée 
    par Francis SALABERT,  première vraie comédie musicale française...  
    En effet, pour la première fois on entend sur une scène "lyrique" des rythmes de danse modernes inspirés du jazz et du ragtime américains : fox-trot, shimmy, mais aussi tango, boston... Le livret, quoique très amusant, est moins révolutionnaire que la musique, puisqu'il s'agit d'une fantaisie sur Phidias, Périclès et Aspasie mélée d'anachronismes dans le goût de La Belle Hélène de Jacques OFFENBACH. 
    Le succès est phénoménal : Phi-Phi 
    se jouera à Paris trois ans d'affilée, jusqu'à la première d'une seconde pièce des mêmes auteurs : Dédé. Le succès de Dédé est immédiatement presque aussi phénoménal que celui de 
	Phi-Phi, 
    et alors qu'en 1918 l'effet d'émulation avait été assez faible, on voit 
    immédiatement se développer derrière Henri CHRISTINÉ, à partir de 
    1922, une pépinière de nouveaux auteurs et compositeurs, presque tous sous 
    la férule de l'omniprésent Francis SALABERT : Maurice YVAIN, Raoul MORETTI, Joseph SZULC, Albert CHANTRIER..., puis entre 
    1927 et 1930 une seconde vague avec Georges VAN PARYS, Gaston GABAROCHE, Henry VERDUN, Marcel LATTÈS... 
    Dès le début des années 30, le genre commence à 
    péricliter sous la double influence du cinéma parlant et des opérettes à 
    grand spectacle importée des Etats-Unis (FRIML, puis ROMBERG), dans 
    lesquelles le livret et la musique sont devenus bien secondaires. Il 
    survivra quand même tout au long des années 30 à travers quelques 
	compositeurs 
    "résistants" comme Raoul MORETTI ou Gaston GABAROCHE, mais dès 
    1935 le public n'est plus au rendez-vous, et l'incontournable Albert WILLEMETZ enregistre, en tant qu'auteur et en tant que directeur de 
	théâtre, une série d'échecs sans précédent. La plupart des 
    compositeurs spécialisés cessent toute production après 1936.
    Une présentation rapide des pièces les plus 
    importantes année par année est disponible dans la rubrique "Chronologie".