La SACD (Société des Auteurs
et Compositeurs Dramatiques) a publié de 1866 à 1949 un
annuaire qui recense les oeuvres déposées
chaque saison. J'ai dépouillé ces répertoires en 1982
à
la BNF, et aujourd'hui ils sont accessibles en ligne via
la bibliothèque numérique
Gallica
C'est une source très importante pour nous, puisque la SACD
est censée être la dépositaire de toutes les œuvres représentées
en France sur une scène. De fait, ces répertoires recensent
bien :
-
les pièces créées en France
: les théâtres des grandes villes de Province (Lyon,
Marseille, Bordeaux, Rouen...), et aussi ceux des
villes balnéaires et surtout des villes d'eaux, qui
possédaient toutes au moins un Casino agrémenté
d'une salle de théâtre et concert.
-
les pièces créées dans les pays francophones voisins
(Belgique et Suisse), dans la mesure où les auteurs de la
pièce ou de son adaptation francophone étaient français,
ou souhaitaient monter la pièce en France
-
Les pièces créées dans les colonies de l'époque (de
nombreuses créations en Algérie, par exemple).
A partir de 1935,
cependant, ils ne recensent plus que les pièces créées
dans les théâtres de 1e catégorie de
Paris, et pendant la guerre, il y a un trou de 1940 à
1943.
Y figure donc tout ce qui a été monté sur une scène : pièces
de théâtre, revues, opérettes, opéras, en un ou plusieurs actes...
il y a même quelques films, et au fil des années 30 de
plus en plus de pièces radiophoniques. Outre
le titre et les auteurs de la pièce, on y trouve sa composition
(actes, tableaux, genre) la ville, le théâtre et la date de
création.
Cependant, ils ne sont malheureusement pas d'une
fiabilité à toute épreuve, et constituent donc une source un
peu trop approximative pour nous :
-
innombrables coquilles dans les noms propres,
-
absence fréquente des noms des compositeurs dans la
mesure où le déposant était le seul librettiste,
-
dépôts multiples pour des variantes ou changements
de titres difficiles à déterminer, lors de reprises
en particulier,
-
créations fictives (il m'est arrivé à plusieurs reprises
d'avoir la preuve qu'une pièce indiquée comme créée dans
un théâtre n'y a en fait jamais été représentée : annulation
avant la générale ?).
J''ai donc choisi de ne faire figurer dans la base de données
"principale" que les œuvres pour lesquelles j'ai obtenu des
recoupements par ailleurs (trace d'édition des partitions,
de disques, critiques ou signalement dans la presse...).
J'ai aussi, à de rares exceptions près (pour des oeuvres
connues) éliminé les pièces en un acte.
L'effet le plus visible de cette sélection a été d'éliminer
presque systématiquement les très nombreuses pièces non éditées
qui ont été créées en Province et jamais montées à Paris. Pour
faire des recoupements, il faudrait entreprendre un dépouillement
systématique de la presse quotidienne régionale. J'ai ainsi
fait l'impasse sur des théâtres provinciaux très actifs :
La
Scala de Bordeaux, L'Horloge et Les Célestins de Lyon, les
Casinos
de Nice, Les Nouveautés de Toulouse... mais aussi sur des
théâtres
de quartier parisiens qui n'ont pas toujours eu les honneurs
de la presse.
Au total, c'est environ
70% des pièces en 2 ou 3 actes jouées qui se trouvent
ainsi remisées dans l'ombre, et 98% des pièces en un
acte. Certes, ce ne sont pas généralement
les œuvres les plus impérissables. Mais on y relève quand
même
parfois des noms connus : Vincent Scotto, Albert Valsien, Gaston
Claret, Jean Lenoir...
Mes relevés de ces répertoires sont
publiés "en l'état", de 1915 à 1948, et
comprennent toutes les pièces recensées comme "opérette"
ou "comédie-musicale", y compris celles en 1 acte.
Lorsque la pièce figure dans la base de données principale,
un lien de couleur bleue
permet de s'y rendre directement.
Par
ailleurs, ces annuaires contiennent une quantité
d'informations qui restent à exploiter : liste des
théâtres, catégories d'établissements, noms des
directeurs, chiffres d'affaires détaillés... Un jour
peut-être !