Il s'agit d'une sorte de revue à sketches comme on en produisait à l'époque, mais avec une unité dramatique plus importante du fait de son compositeur unique. Les différents tableaux évoquent successivement les années 1830, 1836, 1846, 1867, 1889, 1910, 1911, 1918, 1926, 1930.
Le premier tableau de cette pièce, développé, est devenu "Malvina" en 1935.
L'Histoire
Résumé de la pièce
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Après trois scènes qui n’ont que la valeur d’un hors-d’œuvre, les auteurs nous introduisent, en 1830, dans la boutique d’un marchand d’étoffes, où Balzac vient acheter quelques châles et où un compositeur romantique s’est placé comme commis par amour pour une des filles du patron. Ceci leur fournit l’occasion, d’abord de nous faire entendre de jolies romances dans le style du temps, puis de nous transporter à Ville-d’Avray, d’y évoquer Corot et ses Nymphes, et enfin de nous faire assister à l’enlèvement de la jeune commerçante par le fougueux musicien. Puis c’est, en 1836, la scène, d’un comique irrésistible, du premier voyageur du chemin de fer de Saint-Germain ; en 1846, le bal de l’Opéra où défilent les types les plus frappants de Gavarni ; en 1867, la reproduction d’un tableau célèbre de Winterhalter, qui donne matière à une très spirituelle chanson sur la crinoline, et enfin la présentation d’une image d’Épinal faite de naïfs dessins militaires et d’une boîte de soldats, de sapeurs et de cantinières de la fin du Second Empire.
Le second acte retrace les faits marquants qui jalonnent l’évolution des mœurs au cours du dernier demi-siècle. C’est d’abord, en 1889, la reproduction frappante du cabaret du Chat-Noir ; puis, en 1910, la dernière valse et le premier tango ; en 1911, les ballets russes ; en 1918, une nuit de guerre troublée par la visite des gothas ; en 1926, le spectacle d’une plage à la mode où, apparition préhistorique, surgit le dernier fiacre à cheval ; en 1930 enfin, la prédiction de mœurs correspondant à celles de 1830. On a découvert qu’il était vain de s’agiter, de trépider ; on a rangé le téléphone, après s’être rendu compte qu’il ne servait à rien ; on est revenu aux mœurs familiales et aux costumes du temps de Louis-Philippe : on use de bougies, de lampes à huile à la douce lumière ; on lit et on relit de bons livres, ce qui fournit aux auteurs l’occasion d’un finale au cours duquel apparaît toute une bibliothèque, où chaque volume est personnifié par son héroïne en costume somptueux.
[Extrait du "Ménestrel", 5 novembre 1926]
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