Selon une notule publiée dans Comoedia le 25 octobre 1930, Arletty était initialement prévue dans la distribution. Davia y renonça également, pour cause de maternité ! La pièce a certainement pâti (comme "Jean V" de Maurice Yvain l'année précédente) du fait qu'au moment de la première, "Six filles à marier" du même auteur, créée moins de 2 mois plus tôt, était encore en plein succès.
L'Histoire
Résumé de la pièce
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Jean Maréchal est secrétaire de la rédaction du journal L'Egalité ; il est heureux, il adore sa femme et les nécessités de sa profession l'en éloignent un peu trop à son gré, car il part de chez lui après le dîner et il n'y rentre qu'à 5 heures du matin, quand le le journal roule ; Odette chérit également son mari ; elle ne cherche qu'à parer son intérieur et à se parer elle-même, car elle veut qu'il soit fier de sa femme ; mais quand on l'admire aux générales, nul ne se doute que sa robe, qui a l'air de venir de chez le grand faiseur, n'est qu'un modèle copié et que les perles qu'elle porte aux oreilles sont fausses ; du reste ce que gagne Maréchal ne lui permettrait pas cet étalage de luxe, mais elle adore trouver les occasions, fouiner chez les brocanteurs et elle a su donner à son home une richesse apparente qui n'est pas en rapport avec leur situation ; aussi Maréchal ne s'étonne pas outre mesure en lui voyant au doigt un diamant nouveau ; il est faux, naturellement, dit-il, mais elle confesse que celui-là est vrai, c'est un cadeau de la tante Angèle ; ceci déplaît à Maréchal, la tante Angèle a eu une vie un peu agitée et cela se voit ; or, Verdurier, directeur commanditaire du journal est très strict sous le rapport des mœurs de ses rédacteurs et de ce qui les entoure ; son journal est en effet assez agressif et il ne veut pas prêter le flanc aux articles venimeux d'une feuille adverse. Maréchal prie donc Odette de ne plus revoir la tante Angèle et de lui renvoyer son bijou; d'autant que sa situation à lui, va être triplée probablement; Verdurier va fonder un consortium de journaux et en mettre Maréchal à la tête ; il a même accepté de venir dîner chez lui ce soir; c'est la fin du mois, est-ce qu'Odette a eu assez pour faire un dîner digne du convive?... qu'il ne s'inquiète de rien, répond-elle, ce sont des histoires de ménage. Et tandis que Maréchal est allé passer son smoking, survient la tante Angèle ; Odette, un peu gênée, lui signifie l'ukase de son mari; Angèle est simplement venue pour chercehr de l'argent; Odette devait lui en porter demain, mais elle ne peut pas attendre, car elle est collectionneuse et il y a un bibelot précieux qui lui échapperait. Tranquillement, Odette tire une liasse de vingt-cinq mille francs de son bureau et les lui donne; Angèle trouve imprudent cette façon de ranger son argent, il vaudrait mieux le mettre dans une banque sérieuse. Mais Odette lui réplique qu'une femme, mariée sous le régime de la communauté, n'a pas le droit d'avoir de compte en banque sans l'assentiment de son mari. Angèle partie, les autres convives arrivent ; c'est Anne-Marie, avocate à la Cour, et rédactrice de la chronique des tribunaux à L'Egalité ; elle a ses idées sur l'indépendance de la femme ; elle choisira un mari a sa convenance, sous la condition de conserver la liberté de ses gains personnels; Odette court s'habiller car elle est en retard et c'est Anne-Marie qui reçoit Verdurier à la place de la maîtresse de maison ; puis c'est La Hupette, reporter, qui annonce qu'il vient d'avoir un tuyau d'un copain de la Préfecture ; il y aura une descente cette nuit dans un bar de Montmartre qui est soupçonné de faire le trafic des stupéfiants ; l'affaire, banale en soi, amènerait des compromissions mondaines très intéressantes et Verdurier, qui, ce soir, est en veine de chercher des distractions, accompagnera La Hupette. Puis il l'interroge sur Mme Maréchal qu'il ne connaît pas; il s'étonne de cet intérieur luxueux et demande si Maréchal a épousé une femme riche; elle n'avait pas un sou, répond l'autre; il est très étonné quand il la voit entrer très élégante et parée de bijoux somptueux. — Ils sont faux, dit Maréchal, nos moyens ne nous permettent pas d'en acheter de vrais. Et comme Verdurier s'étonne de trouver des Utrillo aux murs, Maréchal lui dit que c'est sa femme qui trouve tout ça chez les brocanteurs pour quelques francs, il y a même des Foujita dans son cabinet de travail. Pendant qu'ils sont sortis pour aller les admirer, entre avec mystère un inspecteur de la brigade mondaine qui remet à Odette une convocation pour se présenter le lendemain à la Préfecture de Police, et comme elle ne comprend pas, il ajoute qu'il lui parlera plus clairement ce soir là-bas et il disparait. Quand tons les autres sont rentrés, Verdurier exprime son admiration pour une femme si habile qui trouve pour presque rien des tableaux qui valent une fortune et tandis qu'on passe à table, il ramasse une des boucles d'oreilles d'Odette qui s'est détachée et constate qu'elle est vraie. Le deuxième acte nous transporte dans un bar de Montmartre assez interlope, ou l'intrigue va se nouer, avec pas mal de complications, pour se terminer, au troisième acte, dans les bureaux du journal L'Egalité.
[Extrait du programme original]
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