Au temps des Merveilleuses

× Nous sommes en 1796. Les émigrés français, réfugiés en Ecosse, dans le manoir de Lord Mac Grégor, préparent, de concert avec les royalistes de Londres, la restauration des Bourbons.
Parmi ces émigrés, un des plus actifs, le Marquis Roland des Essarts, a été remarqué par la charmante Lilian, fille de Mac Grégor. Les deux jeunes gens se sont fiancés, mais en se jurant de ne célébrer leurs noces que le jour où le succès aura couronné leurs efforts, c'est-à-dire après le rétablissement de la royauté.
Afin de ruiner le crédit du Directoire, les émigrés ont décidé de fabriquer de faux assignats pour en inonder la France. Le sort a désigné Roland pour emporter à Paris une quantité de ce papier-monnaie.
Il profitera de son voyage pour essayer de reconquérir (afin d'en faire bénéficier la cause) une importante réserve d'or que son père, avant d'être envoyé à l'échafaud, avait enfouie dans les souterrains du château des Essarts.
Le projet est surpris par Pigeonneau, frère de lait de Barras et délégué du Directoire, venu en Ecosse pour surveiller les menées étrangères.
A dater de ce moment, Pigeonneau ne cessera de poursuivre Roland, dans l'espoir de le faire arrêter, mais il verra ses plans déjoués par Zoé, la camériste de Lilian, fine mouche qui, profitant du sentiment qu'elle a su inspirer au farouche représentant de la République, s'arrange pour le rouler... royalement!
Dans les caves de son château, Roland se retrouve face à face avec Germain, le fils de son ancien fermier devenu sergent dans les armées de la République. Mais, au lieu de livrer son ancien maître, ce brave serviteur s'efforce de lui montrer qu'il fait fausse route. On n'a pas le droit de pactiser avec l'étranger, i l'heure où le sol natal est menacé, au moment où la Patrie est en danger. Tous les Français, sans aucun esprit de parti, doivent s'unir pour la défendre.
Roland, comprenant son devoir, et malgré son double amour pour Lilian et la monarchie, n'hésite pas à s'enrôler en prenant le nom roturier de Jean Robert.
Nous le verrons ainsi successivement se couvrir de gloire à Rivoli, puis au cours de la campagne d'Egypte. Promu commandant par Bonaparte, Jean Robert recevra tous les honneurs et tous les titres de la Première République qui continuera cependant à le poursuivre comme factieux, traître et rebelle, à lui confisquer ses biens et même à le condamner à mort par contumace.
Notre héros, obligé de jouer ce double rôle, se trouvera fatalement amené à entrer en lutte contre son propre amour et à devenir l'adversaire de celle qu'il adore, mais il saura triompher de toutes les embûches et illustrer une fois de plus le vieux dicton de chez nous : « A cœur vaillant, rien d'impossible ».

[Extrait du programme original]