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Comoedia
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27/01/1924 |
Collaboration avec Raoul Moretti, "Chéri", projets avortés (1924). Brève. |
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René Mercier est ce que l'on appelle un compositeur de "second rayon", à l'image d'un Victor Alix par exemple, qui fut comme lui surtout connu comme chef d'orchestre. Il n'eut jamais de très gros succès personnel, et pourtant c'est un compositeur qui a compté. Ses principaux titres de gloire sont la chanson "Elle s'était fait couper les cheveux", one-step de 1925 qui devint une sorte d'hymne à la "garçonne", et en 1932 la chanson de film "Totor t'as tort" (tu t'uses et tu te tues), amusant méli-mélo verbal à la Boby Lapointe avant l'heure.
Il a d'ailleurs un autre point commun avec Victor Alix : sa carrière a certainement beaucoup pâti de son attachement viscéral à un éditeur autre que Francis Salabert : Labbé pour Alix jusqu'à la fin, Maillochon pour Mercier jusqu'à la disparition de cet éditeur à la fin des années 20 (au sujet de l'étonnant parcours de "loser" de l'éditeur Maillochon, voir ce nom dans la rubrique "Editeurs").
Il a eu une carrière éclectique et en dents de scie, avec une assez gros succès personnel dans "J'te veux", oeuvre collective de 1923 où ses morceaux furent les plus appréciés d'une partition copieuse. Son plus gros succès théâtral reste "Déshabillez-vous" en 1929, où il apparait comme un curieux chaînon manquant entre Maurice Yvain (pour la qualité des arrangements orchestraux et la structure des ensembles à plusieurs voix entrelacées) et Raoul Moretti (pour la touche "swing" et la finesse mélodique). L'année suivante, "Bégonia" réussit également, grâce à la présence de Dranem.
Comme tous les compositeurs de comédies musicales n'ayant pas cédé aux sirènes du "grand spectacle", tel Moretti par exemple, René Mercier connaîtra ensuite des succès décroissants, ses dernières oeuvres ne manquant pourtant pas de qualité (en particulier "Un p'tit bout d'femme", qui devait inaugurer les spectacles des Compagnons de l'opérette à la Gaité Lyrique, mais pâtit de circonstances difficiles).
Après la guerre, il fut chef d'orchestre dans divers music-halls et surtout l'ABC de 1948 à 1955. Aux Capucines, il co-composa avec Raoul Moretti la revue 1945. A l'ABC, il composa les revues de 1948 et 1949, et dirigea l'orchestre lors des représentations de "La Quincaillère de Chicago" (Louiguy, 1948) et de "La Route fleurie" (Lopez, 1953, 1500 représentations).
"Le Béguin de la garnison" (1920) qui lui est parfois attribué à tort, est en réalité un vaudeville sans musique de Paul Murio, filmé en 1932 avec quelques chansons de Guy d'Armor.
Enregistrements après 1945,
disques et radio, documents
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