Version musicale de "Enfin seuls !" du même auteur (Théâtre Michel, 10.09.1925). Robert Hasti interprétait déjà le même rôle dans la version parlée.
Voulant sans doute imiter Alexandre Stavisky l'année précédente, l'auteur du livret, Albert Sablons, par ailleurs banquier, se retrouva en prison 3 jours avant la fin des représentations pour détournement de fonds (les deux événements ne semblant toutefois pas liés !)
L'Histoire
Résumé de la pièce
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Gaby est une jeune fille à la page. EIle le répète sans se lasser. Elle a un faible pour un jeune homme de son âge, Gaston Derives, virtuose du tango et de la raquette. Quand sa mère, Mme Denizot, personne qui ne badine pas avec le principe d’autorité, prétend lui imposer comme fiancé, Hen ri Vernier, quadragénaire d’une correction parfaite, Gaby se rebiffe et refuse d’adhérer aux projets maternels.
Encouragé par la mère, Henri Vernier risque pourtant auprès de la fille une déclaration et une demande en mariage que l’intéressée écoute sans enthousiasme. Le jeune gigolo, Gaston Derives, garçon à la page, lui aussi, mis au courant par Gaby, l'engage vivement au mariage. Le ménage à trois, quelle nouveauté ! Lui, Gaston, y trouvera son compte : aucune servitude conjugale, maîtresse charmante, responsabilités limitées. Gaby écoute le tentateur, revient sur son premier refus et le mariage avec Henri est décidé.
Nous les retrouvons en Italie, dans une chambre d’hôtel qui sera sans doute celle de leur première nuit de noces. Comme par extraordinaire, Gaston Derives est descendu au même hôtel. Henri, qui a flairé l’intrigue, ne veut pas d’une femme non consentante. Elle choisira entre lui et son rival. Et pour que le choix soit libre, il fait venir le jeune homme jusqu’auprès de Gaby stupéfaite et les laisse seuls.
Gaston voudrait tirer un avantage immédiat de cet imprévu tête-à-tête. Gaby s’y refuse. Si elle trompe Henri et qu’un constat soit fait, Gaston la reprendra-t-elle ? Celui-ci répond évasivement. Le greluchon quitte la chambre. Henri revient. L’adultère a été évité. La jeune femme n’en a pas moins décidé de passer la nuit seule dans son lit. Quant à Henri, caché par un paravent pour éviter toute indiscrétion de regard, il s’accommodera du divan. Mais Gaby est nerveuse. Elle n’arrive pas à s’endormir. La présence d’un homme dans sa chambre la trouble, de sorte qu’Henri doit, venir s’asseoir sur le bord du lit, la distraire, l'amuser. A ce jeu sa timidité s’émousse. Il s'enhardit, conte fleurette à Gaby, devient entreprenant et, dans un assaut brusqué, lui ravit une fleur jusqu'alors jalousement gardée.
La pièce pourrait finir sur cet exploit conjugal. Que nous apprend, en effet, le troisième acte ? La révélation de son bonheur à Gaby, la joie des beaux-parents accourus de Paris pour prévenir une casse redoutée, l’attitude assez ridicule et la déroute de Gaston. Assez peu de chose à côté des événements précédents.
[Extrait de "Comoedia", 26 septembre 1935]
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