Accueil     Présentation     Liens     Remerciements     Actualité du site     Contact  
  Oeuvres     Auteurs     Compositeurs     Interprètes     Techniciens     Editeurs     Théâtres     Chronologie     Documents     SACD    
Partitions Photographies Autres images Articles de Presse Programmes 78 Tours Vidéos Enregts. après 1945 (disques-radio) Enregistrements originaux ECMF

Document

A propos de "Blanche-Neige"

ballet en 3 actes et 6 tableaux d'après Grimm (Maurice Yvain, 1951)

Avant la guerre, Maurice YVAIN arrêta sa production d'opérettes et de comédies musicales en 1935 avec "Au soleil du Mexique", qui détonnait un peu sur sa manière habituelle.

Il n'écrivit plus par la suite que trois pièces musicales : "Son Excellence" (Variétés, 1942), une œuvre totalement oubliée comme la plupart de celles créées à cette époque, puis un triomphe dans le genre classique "Chanson gitane" (1946, Gaité Lyrique) et 12 ans plus tard son chant du cygne, "Le Corsaire noir" (1958, Opéra de Marseille).

En revanche, il écrivit durant la guerre plusieurs musiques de films (dont les partitions seront largement réutilisées dans "Blanche Neige", voir infra) et dans les années 50 des mélodies néo-classiques dont certaines furent créées aux fameux Concerts Colonne.

C'est donc un compositeur "rangé" et très bien placé dans l'establishment musical de l'époque (il avait aussi de nombreuses responsabilités officielles au sein de la SACEM, de la SACD et de la Radiodiffusion nationale, au titre desquelles il gagna le triste privilège d'avoir censuré beaucoup de chansons "non conformistes", et le surnom de "Père La Pudeur" de la part de Léo Ferré) qui fut sollicité en 1950 par Serge Lifar pour composer un ballet-féérie pour l'Opéra de Paris.

Le ballet fut créé le mercredi 14 novembre 1951 sur la scène de l'Opéra, avec dans les principaux rôles Liane Daydé (Blanche-Neige), Nina Vyroubova (la Reine), Claude Bessy (La Libellule), Josette Clavier (La Luciole), Jacqueline Rayet (La Fée), Serge Lifar (Le Chasseur), Max Bozzoni (L'Homme de la forêt), Jean-Paul Andréani (Le Prince).

Ce ballet fut un échec personnel pour le compositeur mais aussi pour le chorégraphe Serge Lifar et la danseuse Liane Daydé qui eurent du mal à s'en remettre. Outre le fait que les "spécialistes" déniaient d'avance à Maurice Yvain les qualités nécessaires pour se produire dans un lieu aussi chargé d'histoire *, c'était l'occasion de règlements de comptes personnels à l'intérieur de la troupe de l'Opéra, et "Blanche Neige" fut aussi la victime de son ampleur : 2h de musique, 2h45 avec les entractes, ce fut le plus long ballet jamais représenté à l'Opéra de Paris ! Les exigences en personnel (92 danseurs sur la scène) et en scénographie firent qu'il fut rapidement représenté dans une forme amputée (de 3 actes il fut réduit à deux actes) puis plus représenté du tout. Il y avait eu au total 23 représentations.

Dans ses mémoires, en 1962, Maurice YVAIN ne désespérait pas que le matériel fût un jour exhumé des archives de l'Opéra.

*  (ils sévissent encore aujourd'hui, l'encyclopédie Universalis sous les plumes de Sylvie Février et Marie-Françoise Christout ont quelques phrases assassines à son sujet ! Voir l'article Lifar qui qualifie Blanche-Neige de "médiocre partition", vraisemblablement sans la connaître).

Dans la presse

Sous la plume d'Emile Vuillermoz, Paris-Presse l'Intransigeant publia deux articles critiques qui, s'ils reconnaissaient quelques défauts à l'oeuvre, dont surtout son excessive longueur, étaient plutôt laudateurs envers Maurice Yvain

>> Blanche-Neige assurera le triomphe de la danse, par Serge Lifar (Paris-Presse l'Intransigeant, 15.11.1951)

>> Blanche-Neige a reçu un accueil assez froid et on a hué le compositeur Maurice Yvain /  La mignonne Blanche-Neige a grandi un peu trop vite, par Emile Vuillermoz (Paris-Presse l'Intransigeant, 16.11.1951)

>> Madeleine Lafon gagna en quelques heures ses galons d'étoile en remplaçant Liane Daydé dans "Blanche-Neige", par Emile Vuillermoz (Paris-Presse l'Intransigeant, 14.12.1951)

 

Enregistrement intégral

J'ignore si le matériel d'orchestre existe toujours ou s'il a été pilonné, mais j'ai eu la chance rare de mettre la main sur une partition éditée par l'Opéra, apparemment pour les pianistes répétiteurs. On y voit en particulier, marquées au crayon bleu et rouge, les coupures effectuées lors de la réduction de l'ouvrage. A titre de document, j'ai enregistré l'intégralité de l'œuvre, avant coupures.

Au-delà des contraintes stylistiques du ballet et du lieu où il fut représenté, on y retrouve un Maurice YVAIN de soixante ans au meilleur de son inspiration mélodique et orchestrale, en particulier au 3e tableau du 1er acte.

>> Ecouter l'enregistrement

 

Documents

Extrait de "Ma belle opérette", souvenirs de Maurice Yvain (La Table ronde, 1962), pages consacrées à "Blanche Neige"

Programme original
de l'Opéra de Paris,
17 novembre 1951
 (2e représentation)

Recyclage

Je me suis aperçu récemment que de nombreux thèmes musicaux développés par Maurice Yvain dans Blanche Neige lui avaient déjà servi 10 ans auparavant, saupoudrés dans plusieurs musiques de film : dans "L'Assassin habite au 21" (Clouzot, 1942, scène du fakir), dans "La Fausse maîtresse" (Cayatte, 1942, un peu partout) dans "Le Duel" (Fresnay, 1941, générique)... L'inventaire reste à faire, nombre de films mis en musique par Yvain à cette époque ayant disparu !

Photographies

Photos des représentations (Willy Rizzo, 1951. © Getty images

Décors et costumes

Maquettes des costumes et décors par Dimitri Bouchène (orignaux en vente sur Artnet)

Site conçu et réalisé par Jacques GANA - Illustrations et enregistrements sonores © leurs éditeurs et ayants droit respectifs