Les Compositeurs

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Il arrive à Berlin en 1912 et débute très jeune dans la composition par de la musique sérieuse. Il est remarqué en 1918 pour sa "Rhapsodie symphonique", créée par l'orchestre Philharmonique de Vienne. A partir de 1919 il s'oriente vers la musique légère, en tant que co-directeur musical (avec Friedrich Hollaender, immortel compositeur du film "l'Ange Bleu") du cabaret de Max Reinhardt, puis d'autres music-halls. A partir de 1925 il s'intéresse au cinéma et devient directeur musical du studio UFA à la suite de Erno Rapée (le compositeur de "Charmaine") à partir de 1926. Il commence par composer de la musique d'accompagnement pour les derniers films muets (jouée en direct dans les cinémas), puis à l'avénement du parlant crée le genre de l'opérette filmée. Il en composera 15 entre 1929 et 1933, le plus souvent sur des paroles de Robert Gilbert. La plupart des "tubes" allemands de cette époque ont été composés par lui, en particulier tous les succès de Lilian Harvey (avec Henri Garat dans les versions françaises). En 1933, étant juif, il juge prudent d'émigrer. Il circule trois ans entre Londres, New York et Paris, le temps de composer les deux pièces citées ici. Il émigre enfin définitivement aux USA en 1936, où il devient le compositeur attitré d'un autre émigré, Ernst Lubitsch. Jusqu'en 1950, il composera la musique de 44 films.

En 1951, il rentre en Allemagne. Il reprend pendant les dix dernières années de sa vie ses activités là où il les avait laissées, en compagnie de ses vieux camarades Friedrich Hollaender et Robert Gilbert : chansons, musiques de films, et comédies musicales : adaptation théâtrale du film "L'Ange Bleu" ("Professor Unrat", dont la version filmée était de Hollaender), et de la pièce française "Kiki" d'André Picard ("Kiki von Montmartre", 1954).

Dans les années 2000, furent montées des adaptations scéniques du "Chemin du paradis" et du "Congrès s'amuse", mais dans les années 30 ses seules oeuvre théâtrales furent ces deux-ci, composées en exclusivité pour la France.

Werner Richard Heymann réussit le tour de force de se faire apprécier à la fois du public le plus populaire et des musicologues les plus savants pour les mêmes airs simples et évidents. Il n'est que de lire les critiques de ces deux oeuvres françaises sous la plume d'Emile Vuillermoz ou de Reynaldo Hahn.