×
Un jeune navigateur, Jean Ferlys, a déchiffré, lors d’un voyage dans l’Inde, un manuscrit relatant l’existence d’une île lointaine, habitée par une princesse également lointaine et d’une évocation d’autant plus excitante qu’elle est promise à l’amour du premier homme qui la découvrira.
Jean Ferlys, nouveau Saint-Avit, s’en ira à la conquête de cette Antinéa pucelle et, pour cela, rompra avec sa fiancée, qui est en même temps la filleule de son père. Paulette poursuivra son fiancé sur mer et jusque dans l’île lointaine, suppliera la princesse, la gagnera à sa cause, et, lorsque Jean pénétrera dans le palais, c’est Paulette qui lui apparaîtra à la place et sous le déguisement de la princesse et c’est aux pieds de la jeune fille qu’il se prosternera par une plaisante illusion. Croyant vider la coupe d’hyménée, il absorbera un narcotique et ses amis l’emporteront à la faveur de son sommeil. Au dernier tableau, le romanesque navigateur, revenu parmi les siens, s’entête à languir loin de sa princesse. Grâce à une mise en scène qui pare une seconde fois Paulette du costume prestigieux, Jean croit voir se matérialiser son rêve et se jette aux genoux de sa fiancée. Espérons qu’il ne se relèvera plus.
[Extrait de "Comoedia", 1er octobre 1924]