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La petite mousmé Ki-Riki n’a qu’un rêve : l’amour. Chaque jour, elle prie Bouddha de lui envoyer un amoureux. Justement, depuis trois jours, chaque fois qu'elle sort, elle rencontre un joli jeune homme. Aujourd'hui, il annonce qu’il viendra la voir vers la troisième heure.
Mais le père et la mère de Ki-Riki lui apprennent que le prince gouverneur de la province, Arimatsu, a demandé sa main à elle, petite mousmé. Un prince ne peut être que très beau, Ki-Riki est ravie. Et quand le jeune homme inconnu se présente chez elle, sous l'aspect d’un marchand de colliers et de coffrets de jade, elle le renvoie avec dédain.
Voici Arimatsu. il est vieux et laid. Il a résolu de se marier seulement parce que son fils est un mauvais sujet qu’il veut déshériter. Désappointement et chagrin de la petite mousmé.
Dans la maison voisine, habitent des Geishas. Leurs rires sautent le mur. Ki-Riki prend un grand parti. Elle ira vivre avec elles, emmenant son amie, Corolle, tremblante. Là, bien entendu, elle rencontrera le joli inconnu qui y est maître de danses. Après divers périls auxquels elle échappe, ils partiront ensemble, ils s’épouseront, car pour forcer au consentement, les parents de la jeune fille, ils se donneront, sous le cerisier fleuri, le baiser des fiançailles, qui, d’après la légende, lie à jamais ceux qui l’ont échangé. Mais la légende a été inventée par Arimatsu, et il ne veut pas se soumettre. Il châtira le ravisseur de Ki-Riki. Qu’on le lui amène. Surprise, sinon pour nous, au moins pour Arimatsu : C’est son fils. Donc Ki-Riki épousera bien un prince, et jeune et joli.
[Extrait de "La Presse", 11 juillet 1920]