Cette pièce connut une représentation unique salle Pleyel (plus exactement à la petite salle annexe Chopin, 500 places), vraisemblablement financée par son auteur, suivie d'une seconde représentation unique à la salle des Annales l'année suivante. Malheureusement, les directeurs de théâtre à qui elles étaient destinées ne furent pas convaincus, et cela n'aboutit pas à de vraies représentations.
Lors de la seconde représentation, tous les créateurs reprenaient leur rôle, à l'exception de Renée Camia qui était remplacée par Myriam Lecomte.
L'Histoire
Résumé de la pièce
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Dans sa maturité aguichante, Mme Chiffon, une des fées de Paris, marchande de frivolités, occasionne de profonds ravages dans tous les cœurs qui l’approchent, depuis celui du gentilhomme qui abrita la rusée commère d'une averse au sortir de l'église jusqu’à ceux des deux commis qu’elle emploie : Colin et Mathurin, l’un jeune et l'autre vieux, mais tous deux animés du même désir de faire renoncer leur patronne à son veuvage.
Mais Mme Chiffon est capricieuse et d'humeur changeante. Choisira-t-elle Colin ?... ou bien Mathurin ?... Heu !... cela dépend. Tantôt l’un, tantôt l’autre semble être près de toucher au but, puis patatras ! tout s’écroule.
Mme Chiffon, visiblement, s'amuse du jeu. Elle fait appel, dans son indécision, à la clairvoyance de sa jeune nièce Suzon. Faut-il choisir Colin ?... Suzon devient boudeuse, ou bien Mathurin ?... et le visage de Suzon s’éclaire sous des boucles blondes.
Mais Mme Chiffon sait très bien ce qu’elle veut, sous ces apparences de désinvolte coquetterie. Elle manœuvre tant et si bien que Suzon avoue son amour pour Colin et qu’elle jettera ce nigaud aux bras de l’aimable tendron, tandis qu’elle se résignera avec sagesse, mais non sans une pointe de mélancolie à s’appuyer sur la robuste épaule de Mathurin pour accueillir la vieillesse approchante.
[Extrait de "Comoedia", 4 avril 1933]
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