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Nous sommes dans une Corée imaginaire. Un aubergiste nommé Zi-Fo-Lo. qui vit avec sa femme Li-Vo-Li et leur pupille Pou-Chi-Nett a mangé cyniquement la dot de celle-ci, avec sa maîtresse, la belle Lo-tus-Bleu. Il veut donc se débarrasser de la jeune personne en l'unissant a l'aubergiste Li-Sen-Fou. Le hasard fait sur ces entrefaites arriver le jeune prince Tamara, lequel, sous le déguisement, d'un pèlerin. visite la contrée aux fins d'y punir le vice et d'y récompenser la vertu. Ce qui démontre son extrême jeunesse. Il est gentil tout plein ce petit prince. Aussi Pou-Chi-Nett le prend pour son fiancé et veut suivre en sa société certains conseils d'usage, ce qui la fait prendre elle pour une geisha après diverses complications à la suite de quoi, le prince transforme la maison de l'aubergiste en maison de thé, magasin de caresses ou boîte Philibert. Cette transformation autorise toutes sortes de surprises, méprises, bêtises et crises amoureuses. Je n'ai pas très bien saisi pourquoi il s'agissait de destituer le prince et d'obtenir ce résultat en le faisant surprendre avec Li-Vo-Li, qui est une femme mariée. Lotus Bleu, repoussée par l'éphèbe se met par vengeance dans ce complot, séduit la victime toute prête dans sa rancune contre Pou-Chi-Nett qu'il aime et, après un jeu de substitution de Li-Vo-Li et de Lotus-Bleu, le prince se décide, si l'on peut dire, à consacrer à Lotus... Mais Pou-Chi-Nett a assisté au complot. La loi veut que les conspirateurs d'opérette ne se méfient pas de l'entourage. Elle sacrifie sa vertu et, se substituant à son tour à Li-Vo-Li, se fait surprendre en place de cette dame. Le scandale est nul quant a ses suites fâcheuses pour la couronne du prince.
Le troisième acte n'est que l'explication plausible du deuxième ; les divers personnages se livrent à des parties de cache-cache
physio-psychologiques. Li-Sen-Fou a compromis Li-Vo-Li... Tout le monde a plus ou moins droit à se dire citoyen de Cornecity
et le prince, apprenant le sacrifice de la vertueuse Pou-Chi-Nett en sa faveur, lui donnera la tendre récompense attendue du public dont ces goûts d'ordonnance sentimentale ne souffriraient point d'ailleurs d'autre conclusion.
[Extrait de "Comoedia", 22 juillet 1920]