Les Linottes

× Voici au premier acte la linotte d'amour, Cozal, qui lutine sa blanchisseuse, Anita. Arrive à point nommé la maîtresse en titre, Marthe Hamiet, pour empêcher Cozal d’arriver à ses fins. Cozal est poète, librettiste, journaliste ; il a pour collaborateur le musicien Hour, autre linotte, qui se croit, du génie, est fainéant comme une couleuvre, sous prétexte d’attendre l'inspiration ; Hour a lié sa vie à la douce et infidèle Hélène, petite chanteuse de café-concert qu’il malmène à plaisir. Enfin on nous présente Hamiet, le mari de Marthe, l’inénarrable linotte d’idées, qui brasse dix projets par jour et va créer le théâtre ouvrant à dix heures du soir, grâce à l’appui de la linotte d’affaires, le commanditaire Guttlich, l'éternelle dupe des hommes et des femmes.

Au.deuxième acte, c’est l’amusante lecture, dans le taudis de Hour, de l'opérette dont Cozal a écrit le livret et Hour la musique, opérette qui va faire l'inauguration du théâtre de Dix heures. Et c’est au dénouement un acte de fort jolie comédie, au lendemain de l’échec lamentable de l’entreprise de Hàmiet, la série des avatars du malheureux musicien qui s'est installé dans l'appartement de la princesse russe, amie de Guttliçh : Hour est successivement abandonné par cette maîtresse à qui il a fourni l'impardonnable occasion. d’être sifflée, puis par toutes les autres conquêtes que sa fatuité, et sa partition lui devaient valoir, Mme Hamiet, la petite blanchisseuse, jusques et y compris la petite femme de chambre de la Princesse. C’est sa volage amie Hélène qui vient le consoler de ses déboires et reprendra avec lui l’existence cahotée, de jadis.

[Extrait du "Gaulois", 12 avril 1923]