Raimu, fut, comme Arletty et beaucoup d'autres, un de ces monstres sacrés du cinéma dont on a oublié ou occulté les débuts au music-hall. Sa carrière à ses débuts ressemble à celle de Fernandel, comme comique troupier à Marseille, puis à Paris (à l'invitation de Félix Mayol). Son passage dans l'opérette est une sorte de transition entre le music-hall et le théâtre parlé - c'était cependant dès 1915 un comédien reconnu du théâtre de boulevard -, mais n'est pas négligeable, car il tint des rôles de premier plan dans plusieurs oeuvres importantes.

Il abandonna complètement la musique après la création du César de Pagnol à la scène puis au cinéma. Ses derniers rôles musicaux ne sont pas au théâtre mais au cinéma, dans l'adaptation de "Mam'zelle Nitouche" en 1931 et de "La chaste Suzanne" en 1937. Encore ces films étaient-ils, comme c'était l'usage, beaucoup moins musicaux que les opérettes dont ils étaient tirés.

Il n'existe malheureusement aucun témoignage sonore ou filmé du Raimu chanteur (il n'enregistra sur 78T qu'une série de sketches parlés avec Henri Poupon et René Sarvil, et ses deux films musicaux n'ont pas été repris en DVD), mais les oeuvres auxquelles ils participa sont réputées pour leur difficulté vocale, la seconde et la troisième surtout.