Accueil     Présentation     Liens     Remerciements     Bibliographie     Actualité du site     Contact  
  Oeuvres     Auteurs     Compositeurs     Interprètes     Techniciens     Editeurs     Théâtres     Chronologie     Documents     SACD    
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

 

Les Compositeurs

SIMONS (Moisés)

Nom pour l'Etat civil : Moisés Simón Rodriguez
Naissance : La Havane (Cuba), 24/08/1889
Décès : Madrid (Espagne), 28/06/1945 (55 ans)
 
Toi c'est moi. Tabet, Lyne Clevers, Moises Simons, Ginette Leclerc, Duvaleix, Georgé, Pills

 

Photo Gaston et Lucien Manuel
Extr. de : Comoedia, 29.08.1934
 

 

 

BNF Gallica

Moises Simons

 

Photo
 

 

 

Moises Simons

 

Photo
 

 

 

Moises Simons

 

Photo Pierre Apers
Extr. de : Programme original de "Toi c'est moi" (Bouffes Parisiens, 1934)
 

 

 

Coll. Jacques Gana

Oeuvres
  384 j.
Toi c'est moi 1934 359 J.
Le Chant des tropiques 1936 25 J.
Articles de presse
La Lucha de Cuba

29/12/1912

Annonce de la première oeuvre de Moisés Simons, "Deuda de amor" dans la presse cubaine (décembre 1912). Article.
Comoedia

02/09/1936

Projet avorté (Simons-Willemetz, 1936). La vedette devait être Jeanne Aubert, c'est peut-être de ce projet qu'est issue la chanson "Sur la commode". Brève.
Candide

28/10/1942

"Passez muscade", projet avorté. .

Il était fils de Leandro Simón Guergué, musicien basque émigré à Cuba (il enleva l'accent et ajouta le S à son nom dès le début de sa carrière). Après avoir commencé des études musicales avec son père à l'âge de 5 ans, il est à 9 ans organiste de l'église de son quartier, puis à partir de 15 ans commence à étudier sérieusement, en particulier avec Fernando Carnicer qui eut pour élèves tous les grands compositeurs cubains de l'entre deux guerres, comme Ernesto Lecuona ou Gonzalo Roig (les deux piliers de la zarzuela cubaine). A l'âge de 17 ans, il est déjà chef d'orchestre du petit théâtre Tivoli.

Dans les années 10 et 20, il est chef d'orchestre du théâtre Marti puis du Théâtre Albisu, deux des principales scènes lyrique de la Havane, où il dirige de nombreuses zarzuelas espagnoles et cubaines, dont plusieurs de ses propres oeuvres aujourd'hui disparues (ne restent guère aujourd'hui de la zarzuela cubaine que "Maria la O", "El cafetal" et "Rosa la China" de Lecuona, et "Cecilia Valdes" de Roig). Au nombre de cette dizaine d'oeuvres lyriques disparues de Moyses Simons, on compte plusieurs opérettes ou revues : "Deuda de amor" (sa première oeuvre, Teatro Albisu, 3 février 1913), "La Revista de 1914", "El Pescador de coral", "Diamante verde", "Niña Mersé"... Dès les années 20, c'est un compositeur important et reconnu. La plus grande vedette de la chanson cubaine, Rita Montaner (1900-1958), enregistre plusieurs de ses succès en 1927-1928.

Avec Lecuona, Roig, Grenet (dont il fut question en 1934 de monter "La Virgen morena" à Paris) et un peu plus tard Rodrigo Prats, il est un des compositeurs cubains qui comptent. Il publie de très sérieuses études musicologiques sur le folklore cubain. Il est président de la "Asociación de Solidaridad Musical de Cuba" et directeur technique de la "Sociedad de Conciertos Típicos".

Diverses tournées en Amérique du Sud puis à New York l'amènent à créer un orchestre de jazz où il mélange le son cubain au son américain ; en internationalisant sa musique, il devient le premier compositeur cubain reconnu hors de son île.

En 1930, il entreprend une tournée en Europe, pour monter sa zarzuela "Niña Mersé" à Madrid (14 mars 1931, Teatro Calderón). Il passe par Paris, s'inscrit à la SACEM, revient à Cuba, puis, les temps ayant changé, décide de se fixer à Paris.

Lorsqu'il arrive à Paris en 1934, Moyses (ou Moisés) Simons y est inconnu, mais un air de lui a déjà fait le tour du monde : "El Manisero" (The Peanut Vendor), composé en 1928 et popularisé à Paris dès 1930 par une tournée de Rita Montaner, suivi par "Les Trois coups", créé par Mistinguett en 1932.

Le style musical de "Toi c'est moi", en grande partie atypique du reste de l'oeuvre du compositeur, est donc très éclectique et souvent (hors les danses d'inspiration cubaine) très étonnamment français, comme en témoignent particulièrement le choeur "En utilisant la gamme" (qui est comme une réminiscence de la leçon de chant du "Petit duc" de Charles Lecocq), les airs très "Mireille" chantés par Pills et Tabet, ou l'air très "Moretti" chanté par Koval : à tel point que la cantatrice américaine Susan Graham a enregistré en 2001 un CD d'airs d'opérettes françaises de cette époque qui inclut, à côté de Hahn et Messager, un air du "Yes" de Maurice Yvain et deux de "Toi c'est moi" !

La deuxième et dernière oeuvre de Moises Simons représentée en France (peut-être composée antérieurement ?), est plus nettement une "revue cubaine". Elle intègre Antonio Machin et son orchestre, et la musique en est exclusivement cubaine.

Simons reste en France jusqu'à la guerre, mais ne connaît plus d'aussi grands succès, à l'exception de la chanson demeurée fameuse pour son titre provocant, "Le cul sur la commode", écrite par Albert Willemetz, créée dans la revue des Nouveautés "V'là l'travail !" (22 mai 1937, c'est peut-être un vestige d'une comédie musicale avortée annoncée en septembre 1936 par les mêmes auteurs, avec la mêmes Jeanne Aubert et André Luguet, au même théâtre des Nouveautés). Il s'agissait de se moquer des premiers congés payés qui étaient allés durant l'été 36 à la mer et à la montagne prendre le frais !

Il enregistre un certain nombre de disques en tant que pianiste dans les orchestres du Rico Creole Band (qui jouait à la Coupole) et des Lecuona Cuban Boys (qui, malgré son nom, était en réalité dirigé par Armando Orefiche, autre grande figure de la musique cubaine des années 30).

Lorsqu'éclate la guerre, il travaille à la préparation de sa troisième opérette française, "Passez muscade", sur un livret du romancier et scénariste Simon Gantillon.

Durant la guerre, les Nazis, qui l'ont pris pour un juif à cause de son nom et prénom typiquement israélites (il était en réalité fervent catholique et son nom était d'origine catalane), aggravé par son faciès "exotique" (il a le nez busqué et les cheveux frisés), l'envoient en camp de concentration. Il en sort vivant mais très diminué en 1942, rentre à Cuba puis retourne en Europe en 1943 et meurt peu après en Espagne, en 1945, alors qu'il préparait son retour à Paris (c'est la SACEM qui paiera les frais de son enterrement !), trois mois après avoir vu monter à Barcelone la version espagnole de "Toi c'est moi" ("Yo soy tu", th. Español, 31 mars 1945, textes de Rafael Fernández-Shaw, le Willemetz espagnol).

Sa biographie, et surtout l'épisode de la guerre, a en partie inspiré en 2002 un roman fameux au romancier américano-cubain Oscar Hijuelos, "A Simple Habana Melody (from when the world was good)", traduit en français sous le titre "Havane Mélodie" (Hoëbeke, 2007), où Simons apparaît sous le nom d'Israel Levis.

Site conçu et réalisé par Jacques GANA - Illustrations et enregistrements sonores © leurs éditeurs et ayants droit respectifs