Bégonia

× Preafeets, entraîneur malhonnête, a laissé croire jusqu'à la dernière minute que Bégonia, le cheval de Bob, n’avait aucune chance « d’être à l’arrivée ». Preafeets est seul à savoir que Bégonia battra ses concurrents. Pour que le coup réussisse complètement, nul ne doit voir Preafeets aux baraques du Pari Mutuel. Il avise un brave homme, Saturnin, qui assiste pour la première fois à une réunion de ce genre ; des alternatives de gains et de pertes l’ont complètement abruti. Contre une modeste récompense qui assurera les vacances de sa fille Lily, Saturnin accepte d’aller prendre les tickets qu’il remet ensuite à Preafeets. Bégonia arrive bon premier. Le coup rapporte un million à l'entraîneur; tout le monde croit que cette somme est la propriété de Saturnin, car on l’a vu acheter les tickets. Voilà donc Saturnin accablé de tous les inconvénients de la fortune, sans en avoir aucun avantage...
Le second acte se passe à Deauville, dans le grand luxe. Le brave caissier ne peut continuer à bluffer ; il dévoile, en fin de compte, sa véritable situation. Saturnin est l’objet du mépris après avoir eu l’omnipotence et les honneurs. Heureusement que tout s’arrange, et au troisième acte on se retrouve à la maison de commerce à Paris, et l’aventure s’achève à la satisfaction de tous et pour le grand bonheur de Saturnin qui, cette fois, rentrera en possession d’un million que le sportsman virera à son compte, en même temps qu’il demandera la main de sa fille.

[Extrait de "Comoedia", 19 février 1930 et du "Figaro", 21 février 1930]