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Le héros a une profession imprévue : il est poseur. Poseur ? Eh oui ! C’est lui ce beau brun qui sur les cartes en couleurs sourit au-dessus des souhaits en distique ou de l’amoureux quatrain. Et même avant d’aller en effigie, séduire la promise du pioupiou, il a troublé l’âme de Mlle Ginette, la. dactylo de son patron, le photographe Antony.
Tout irait, en somme, assez bien si le prince de la pellicule, entrepreneur de cartes en gros, n’avait un journaliste pour ami. Or, au théâtre, dès que point un journaliste, soyez sûrs que c’est un ballot : de ceux-ci, Lambert est le roi. Chargé de retrouver un fameux boxeur disparu à la veille d’un match, il croit le reconnaître dans le poseur Gaston, et confie à tous sa trouvaille.
Or, la vie de Gaston, tout comme une autre, a son mystère : il fut garçon coiffeur et meurt de peur, qu’on ne le sache. Lorsque Antony Lambert, Ginette, sûrs d’avoir affaire au célèbre champion, veulent lui faire avouer son identité, il s’effare, et tour à tour, secret et réticent, fait naître l’énorme équivoque sur quoi repose toute la pièce. Une vaste combine s’organise : il faut à tout prix que le match ait lieu. Chacun rusant avec la vérité, l’équipe entière s’embarque pour l’Australie, entraînant un Gaston nauséeux et mystifié. Comment le champion du coup de fer deviendra-t-il celui du coup de poings, tombera son redoutable adversaire nègre pour choir dans les bras de Ginette ?
[Extrait de "Comoedia", 17 novembre 1936]