La partition française ne porte aucune mention de la version originale. J'ai identifié celle-ci à partir d'un enregistrement de l'air "Frauen Sind Wunderbare Wesen" ("Les femmes sont des êtres merveilleux") traduit très approximativement par "Femmes quand vous nous faites la tête" en français, et de la couverture de la partition originale qui ressemble beaucoup à sa version française !
Le spectacle au Palace était couplé avec un tour de chant de Raquel Meller (placé curieusement dans l'entracte entre le 2e et le 3e acte), mais celle-ci ne jouait pas dans la pièce.
Le titre "Yo t'aime" était déjà celui d'une chanson de Félix Mayol créée en 1922 (musique d'Albert Valsien). Par ailleurs, au même moment, le théâtre Antoine représentait une "Madame Flirt" parlée (de Gavault et Berr, créée à L'Athénée le 27 décembre 1901) qui n'avait aucun rapport avec celle-ci.
Malgré la mention figurant sous le titre, cette pièce n'a rien de viennoise, son style est au contraire typiquement berlinois, dans le droit fil des oeuvres de Walter Kollo à la même époque.
×
Nous sommes à Cuba. Une riche héritière, Yolande, nièce d'un planteur de tabac nommé Thormahlen, est fiancée au roi du diamant, le ridicule et fastueux don José de Alvaranza. Celui-ci, ayant déployé en vain ses lourdes grâces et les séductions de sa fortune, désespère de faire à la jolie Yolande un cadeau qui puisse vaincre son indifférence. Comme elle a une auto, il ne peut lui en offrir une ; mais, comme l’auto est pour le moment sans chauffeur, le généreux don José offre à Yolande son propre chauffeur, Harry. Or, le chauffeur Harry est un beau gentilhomme français, ruiné comme ils le sont tous dans les opérettes et qui s’est fait chauffeur comme on se suicide. Son idée n’était pas si mauvaise, car vous pensez bien qu’il n’a qu’à paraître et à se montrer un peu insolent pour séduire la fière et passionnée Yolande.
C’est Le Roman d'un jeune homme pauvre du XXe siècle. Harry, pourtant, ne peut empêcher Yolande d’épouser don José, mais il l’enlève le soir même du mariage, ne pouvant se résoudre à la combinaison classique du ménage à trois. Don José, qui poursuit les fugitifs, les rejoint à l’embarcadère du bateau qui va les emmener en Europe, juste à temps pour se montrer magnanime: c’est le prétexte du troisième acte. Ajoutez quelques personnages secondaires: la grosse dame à plumage et à ramage de perroquet, Pompeia, qui fut la maîtresse de don José et qui se jette impétueusement au travers de ses projets de mariage, jusqu’à se coucher dans le lit conjugal à la place de la jeune épouse ; le jovial intendant Fridolin, ami du jeune premier et amoureux de Rosita, fille de Pompéia, qui est une ingénue fantaisiste du dernier modèle...
Et la troupe habituelle des girls, tour à tour planteuses de tabac, négrillons, demoiselles d’honneur, fleurs d’oranger, lis de la corbeille de noces, marins du bateau en partance, girls de music-hall destinées à couvrir la retraite de la fugitive Yolande qui s’est déguisée en danseuse anglaise...