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Fils du chansonnier-parolier-acteur-chanteur (et même réalisateur de cinéma sur le tard) Jean Bastia, Pascal Bastia débute à 19 ans avec deux oeuvres écrites sous le pseudonyme d'Irving Paris (sans doute en hommage à Irving Berlin !), mais ne connait le vrai succès que lorsqu'il reprend le pseudonyme de son père pour "Dix-neuf ans" (1933). Composée alors qu'il en a lui-même 24, cette pièce est la première à s'inspirer du style musical jazz léger introduit par Mireille et à la même époque par le quintett du Hot-Club de France autour de Stéphane Grapelli et Django Reinhardt. Ce dernier figure d'ailleurs dans l'orchestre qui accompagne les enregistrements de la pièce par Jean Sablon et Eliane de Creus. Gros succès à l'époque, la pièce ne fera pourtant pas école, comme avait pu le faire Henri Christiné au début des années 20. Pascal Bastia ne fera plus représenter au cours des années 30 que "Le Groom s'en chargera", totalement passé inaperçue à l'exception d'une chanson popularisée par Jean Sablon bien plus tard (1939) : "Je tire ma révérence" (créée dans la pièce par René Smith, Sablon ayant à l'époque refusé le rôle). Après la guerre, Pascal Bastia continuera cependant sa carrière avec des hauts et des bas, le plus souvent en province comme ses confrères en longévité, de "Mademoiselle Star" (1945) aux "Gardes françaises" (Reims, 1962), cette dernière pièce allant jusqu'à pencher du côté de l'opéra-comique, à l'image des dernières oeuvres de Van Parys ou d'Yvain. Mais il ne retrouvera jamais le succès de "Dix-neuf ans". Pascal Bastia est également un des premiers compositeurs à ne pas orchestrer lui-même ses partitions, à la manière américaine : "Ma femme" est orchestrée par André Sablon (frère ainé de Jean), "Un joli monsieur" par Mac Curthy, "Dix-neuf ans" par Jef de Murel et Michel Emer... Dans le droit chemin "touche-à-tout" de son père, Pascal Bastia est également romancier, dramaturge et peintre (pour l'anecdote, il dessina à ses tous débuts l'affiche de "Betsy" de son confrère Gabriel Bonincontro). Signalons pour finir que Pascal Bastia, décédé peu avant son 99e anniversaire, est le seul compositeur vivant des années 20 a avoir encore été joué au début des années 2000 ! Certes, il ne composait plus de nouvelles oeuvres, mais un inédit de lui a vu le jour en 2001 à Paris : "L'Oncle du Brésil", écrit en 1954 a été créé à l'espace Jemmapes, et "Mademoiselle Star" créée en 1941 à Nice et en 1945 au Daunou, a été reprise l'hiver 2002-2003 par la troupe des "Bouffes Lyonnais" à Paris et Lyon.
Vidéos
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Dix-neuf ans
: Compagnie Variétés, Le Havre (1983)
Documentaire et extraits de la représentation, diffusé sur France 3 Normandie (février 1984)
En présence du compositeur, Pascal Bastia, alors âgé de 75 ans.
Avec : Berjo, Chantal Olivier, René Frémy, Pierre Laurent, Pierrette Louise, Jean-Daniel Stéphane, Isabelle Gremont, Fabienne Caps, Annie Duparc, Katheryne Poret, Jacqueline Allain, et la troupe de la Compagnie Variétés.
Orchestre du Havre, dir. : Claude Anacréon Ballet : Josette et Muriel Michaut Décors : Robert Pichard Mise en scène : Berjo |
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1984 |
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