La Bayadère

× On donne ce soir, dans un grand théâtre parisien la première représentation d'une opérette nouvelle.
Le public, dans le foyer des loges commente le succès du premier acte et le Directeur du théâtre se réjouit en apprenant que son Altesse le Prince Radjami de Lahore, la coqueluche de tout Paris, doit venir assister à la représentation.
En effet, le Prince arrive, salué par les acclamations et pénètre clans sa loge pour entendre la divette Darimonde dans le rôle de La Bayadère.
Emerveillé par la grâce, la beauté et le talent de l'artiste, le Prince manifeste le désir qu'elle lui soit présentée, désir auquel le Directeur s'empresse d'accéder.
Odette Darimonde paraît et dès les premiers mots, le Prince lui déclare son amour, mais la jeune artiste, connaissant les succès féminins de son Altesse affecte de lui résister et c'est une lutte entre leurs deux volontés.
Radjami lui prédît cependant que par la seule force de son désir, il la contraindra à la fin de la représentation à venir le chercher, à monter dans son auto et à partir souper avec lui. Malgré les doutes et les rires de la divette, celle-ci, poussée par une force inconnue, grisée par les roses de Djeipour que le Prince lui a offertes, accomplit celte prédiction et vient tomber dans les bras de Radjami qui l'entraîne.
Quand la griserie s'achève, elle se retrouve dans le palais du Prince, au milieu d'une soirée merveilleuse donnée en son honneur.
Celui-ci lui annonce que ce soir même, elle lui avouera son amour et même lui l'écrira. Nouvelles protestations d'Odette qui, certaine de la force de sa volonté, s'engage s'il arrive à lui faire écrire "Je Vous aime" à lui appartenir à jamais.
Et de fait, au moment où le Prince croit l'avoir conquise, il s'aperçoit qu'elle s'est jouée de lui et que son trouble ne fut que comédie.
Mais bientôt, touchée par l'ardeur et la fidélité de son amour, Odette consentira à terminer avec lui le dernier acte de "La Bayadère".

[Extrait du programme - Lyon, Célestins, 1925]