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Le premier acte nous transporte dans une parfumerie de la rue de la Paix. La gérante, Mme Alice Vérouillard, ancien petit rat de l'Opera, de plastique encore alléchante, a une fille fort jolie, Bertyle. Un client survient, le comte Michel Mercurey, Lombard en exil à Paris, avec son neveu Jean-René, dernier descendant des princes Myrmidons. Le comte vieux marcheur impénitent, ne souffre guère d’être privé du sol natal, à cause de quatre compagnes condescendantes qui l'entourent avec assiduité. Malgré son âge, une cinquième n’est pas pour l’effrayer. Aussi s’éprend-il d’Alice Vérouillard. Mais son neveu a déjà fait, incognito, la cour à Bertyle, et, tandis que l’oncle presse ardemment la gérante, le jeune garçon conte fleurette à la jeune fille. Le mentor libertin, qui n’admet point le bon motif, ne saurait consentir au mariage de Jean René.
Son refus persiste au deuxième acte, bien qu’entretemps, couronnement éphémère et dérisoire, Bertyle ait été nommée « Reine de la rue de la Paix ». Il faudra donc que, finalement, le jeune prince et la jolie parfumeuse le mettent devant le fait accompli. Les petits amoureux ont passé la nuit ensemble, dans l'hôtel même du comte où, comme il sied au cours de toute opérette vaudevillesque qui se respecte, tous les autres personnages se trouvent réunis, en costumes plus ou moins sommaires. D’autre part, Alice Verouillard a fini par tomber aux bras du vieux marcheur. Et en lui, ô douce surprise, elle a reconnu l’amant qu’elle a eu, vingt ans auparavant, quand elle était danseuse à l’Opéra, et par suite, le père de Bertyle. Tout s’arrange donc le mieux du monde, parmi un attendrissement familial et général.
[Extrait de "La Presse", 21 avril 1924]