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Un soir d’ivresse, Galibier, joueur effréné, a mis sa jeune femme en enjeu, et le gagnant, La Violette, vieux don Juan de Framboisy-sur-Eure, entend bénéficier immédiatement de sa veine. Dégrisé, le mari cherche à se dérober et fait passer pour son épouse la vieille demoiselle Florise Douceur, maîtresse de la pension où Colette, la fille qu’il a eue d’une première union, a été élevée. Sa ruse est vite éventée, et voici le commencement des plus extravagants quiproquos. A défaut de la jolie belle-mère, La Violette, qui tient à son gain charnel, se contentera de Colette qui est charmante et ardente, et pour cela il fait une demande en mariage. La jeune fille refuse avec horreur, car elle aime Amédée, un adolescent du voisinage. Or, Mme Galibier, outrée des procédés de son époux, veut se venger de lui sur-le-champ. Et c'est encore le pauvre Amédée qui se trouve sous sa main, mais celui-ci se dérobe vertueusement.
Colette se réfugie dans son ancien pensionnat, auprès de Mlle Douceur qui, pure et brûlante à la fois, ne se console point d’avoir été dédaignée par ce vieux galantin de La Violette. Et c'est là que, grâce au lit de Pomone, la surveillante des élèves, tous les personnages, réunis par le complaisant hasard des vaudevilles, vont pouvoir batifoler, s’agiter, se poursuivre, se reconnaître, parmi l'effervescence de jeunes pensionnaires si délurées qu’à un certain moment même La Violette se croira dans une maison plus hospitalière encore. Tout finit naturellement par une réconciliation générale ; Galibier tombe dans les bras de sa femme qui .ne l'a pas trompé, le libertin épouse la galante surveillante, et Colette se fiance à Amédée.
[Extrait de "La Presse", 10 septembre 1925]