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Robert, qui est en villégiature chez son oncle, le comte de Hotebroche, aime sa cousine la délicieuse Micheline, mais il doit partir pour rejoindre sa mère. Il cherche un prétexte pour prolonger son séjour au château. Or, le comte s’aperçoit qu’on lui dérobe tous les jours de menus objets de valeur. Robert lui propose de téléphoner à Paris et de faire venir un célèbre détective, M. Biche.
M. Biche se présente. Il n’est autre que le chauffeur de Robert. Pendant plusieurs scènes amusantes il ne trouve rien, sinon que Mlle Denise, la dactylographe du comte, est fort agréablement tournée. Il méprise les avances de Mme Tarabowska, la demoiselle de compagnie de Micheline.
Bref, sans le vouloir, Biche découvre le voleur... C’est Robert lui-même, qui, atteint de somnambulisme, erre la nuit dans le château et emporte tout ce qui lui plaît dans sa chambre.
Micheline, qui ne voit pas dans la maladie de son fiancé d’obstacle à leur mariage, trouve un "truc". Ils persuadent au comte qu’une pie s’introduit chaque jour dans son bureau et que tous les objets volés furent retrouvés dans son nid...
[Extrait du "Figaro", 8 juillet 1924]
Robert des Saussaies est venu passer quelque temps chez un oncle à lui, vaguement romancier, le comte de Hautebroche et s’est épris de sa cousine, la jolie Micheline, dont les sentiments répondent aux siens. Les deux amoureux ont décidé de s’épouser. Malheureusement, Robert est appelé à Vichy auprès de sa mère et doit quitter le château des Hautebroche. Petit désespoir, car les projets de fiançailles officielles sont retardés. En effet le moment n’est pas propice pour demander le consentement du comte de Hautebroche, le littérateur est de fort méchante humeur. Il s’est aperçu que, depuis quelque temps, on lui volait, non des idées, car il n’en a guère, mais divers objets qui lui sont précieux et dont il disparaît chaque jour une certaine quantité. Le vol sera le salut pour les amoureux, Robert y trouvant un prétexte à prolonger son séjour au château. Il connaît en effet un habile détective, M. Biche, il va
lui téléphoner de venir et on pincera le voleur.
Le comte de Hautebroche, répondrait : « Ça biche ! » s’il n’était un gentilhomme aussi respectable qu’ennuyé ; il se contente d’accepter la proposition de son neveu qui demeurera chez lui pendant le séjour du détective. Il arrive que Biche est parti en Espagne exercer ses talents. Le château des Hautebroche n’y étant pas situé, l’édifice construit par les fiancés menace de ne pas valoir mieux que si le château s’y trouvait. C’est ici qu’intervient le truc de Micheline. Ce truc consiste à faire passer le chauffeur Gabriel Duvolant qui est au service de Robert pour le détective Biche.
Cette substitution de personnage donne lieu à des scènes d’un bon comique. Gabriel s’est un peu transformé, il apparaît sous divers déguisements, trompant ainsi le comte et les autres personnes qui se trouvent au château, et comme opération de détective ne réussit que celle de découvrir à quel point la secrétaire du comte, la gentille Denise, lui conviendrait comme compagne. Mais Denise est très sollicitée par ailleurs et Gabriel, pris pour Biche, est la proie d’une demoiselle de compagnie mûre, ardente et Polonaise, Mme Tarabowska, laquelle le dédaignait, lui et ses mains graisseuses quand il était chauffeur, mais lui trouve beaucoup de mérite, le croyant grand policier privé...
Celui-ci est bien obligé de rechercher le voleur des objets précieux et voici le faux Biche aux abois. Le voleur n'est autre que le jeune comte opérant, si j’ai bien saisi, dans des crises de somnambulisme. Cette histoire de vicomte à dormir debout agite tout le monde, Micheline a son « truc ». Son truc arrange tout, elle épousera Robert. Pour que Gabriel puisse, de son côté, épouser Denise, le destin sous forme de la décision de l’auteur lui envoie à pic le gros lot du Crédit National... Le comte cependant a reconnu que l’ardente Tarabowska avait de beaux restes, prometteurs de quelques joies, il épousera la demoiselle de compagnie. Seul le jeune vicomte n’épousera personne. Nous espérons qu’il aura quelques consolations clandestines.
[Extrait de "Comoedia", 7 juillet 1924]